En France, 38% des salariés souffrent de stress, un sur deux ressent une fatigue liée à une surcharge de travail et 63% se disent potentiellement concernés par le risque d’épuisement professionnel. Des chiffres plutôt inquiétants d’une étude publiée en février 2019 par BVA-BPI Group (“Baromètre des salariés. La santé et le bien-être au travail”). Or il est prouvé qu’un salarié bien dans sa peau génère une augmentation de sa productivité.
15% des entreprises, celles qui comprennent que le bien-être au travail de leurs salariés est une nécessité, recrutent désormais des « responsables du bonheur au travail ». Installer un baby-foot, désigner un responsable chargé de l’animation des espaces de travail. Cours de yoga, massages, séances de méditation, stages arrêt du tabac… les idées ne manquent pas pour chouchouter les salariés.
Mais je souhaite apporter un nouvel angle de vue concernant cette approche. Toutes ces actions agissent sur l’amélioration d’une conséquence, sur un problème avéré. Et non pas sur la cause du problème, sur ce qui l’a créé. Imaginons une plaie à la jambe où l’on met dessus de jolis pansements, de couleurs vives, avec des dessins, des émoticônes…
La blessure peut être effectivement anesthésiée grâce aux soins apportés.
Mais la plaie est toujours là…
Plus sérieusement, un baby-foot dans les bureaux, est-ce que c’est cela dont le salarié a besoin ? N’est-ce pas un peu réducteur ? Ne passerait-on pas malheureusement à côté de la compréhension du problème ? Que ressent le salarié ?
Il me semble qu’il y a 2 éléments à prendre en compte :
1. Pour les entreprises :
Avant le confinement, je m’étais inscrite à une conférence intitulée « Le job de papa j’en veux pas » organisée par le Rezo des Fondus (1er réseau social professionnel en Haute-Savoie). Certains secteurs comme les banques sont boudés par la jeune génération.
Et en parallèle de nouvelles pathologies de souffrance au travail sont apparues et sont pourtant très claires :
– Le Bore-Out : il concerne une sous-charge de travail. Il s’agit d’un épuisement professionnel par l’ennui.
– Le Brown-Out : il s’agit là d’un salarié qui n’en peut plus d’avoir des tâches absurdes à accomplir. C’est donc son état psychique qui s’affaiblit et la dégradation dans son investissement quotidien.
Dans tous les cas le salarié n’a plus aucune envie pour ce qu’il fait.
Alors la question se pose auprès de certains chefs d’entreprises. Et sans leur jeter la pierre car ils croulent tellement sous les taxes et charges que l’aspect financier a pris le dessus sur la considération de l’humain.
Est-ce que vous pourriez effectuer vous-même, et 35h par semaine, les tâches que vous assignez à vos salariés ? Au-delà de nourrir votre famille comme besoin primaire, est-ce que ce travail vous apporterait une quelconque satisfaction?
Les maillons de la chaîne ont souvent été tellement segmentés, que ceux-ci, pris un par un, n’apportent aucun épanouissement ni intérêt pour le salarié.
Et certains cadres sont surchargés pour des raisons budgétaires. Regardez bien; ce sont eux les premiers à subir le burn-out. Ils sont tellement submergés de travail qu’ils s’oublient et cela est au détriment de leur santé et de leur famille.
2. Pour les salariés :
Vous vous souvenez de la pyramide de Maslow ? En 1943 le dernier besoin identifié était la recherche d’accomplissement. Mais en 2020 il est primordial !
Le système de hiérarchie des besoins est obsolète et cette représentation est considérée aujourd’hui comme fausse par une grande majorité de la communauté scientifique.
Et si on commençait par la recherche d’accomplissement ; en donnant du sens à son travail ?
Déjà en 2017, l’étude réalisée par le cabinet Deloitte et Viadeo montre que « le sens au travail » est important pour 87% des sondés. C’est ce qui nous fait, nous lever chaque matin avec enthousiasme, ce pour quoi la vie mérite d’être vécue.
Comment donner du sens ? J’ai personnellement découvert que c’est la COHERENCE dans la vie qui créé du SENS. Être cohérent avec qui l’on est, avec ses valeurs… elles évoluent au fur et à mesure de nos étapes de vie et ne sont pas les mêmes à 20 ans qu’à 40.
LA SOLUTION ? Partir s’épanouir ailleurs, là où vous trouverez du sens, quitte à vous reconvertir professionnellement.